La passion pour mon métier et pour les femmes & hommes que j'ai rencontré dans ma carrière me poussent aujourd'hui à vous exposer sur ce blog tout mon savoir faire. Choisir un tapis, et notament les tapis d'orient, nécessite une certaine expérience afin de ne pas se tromper ou ne pas être victime d'arnaques.

La Tapisserie d'Aubusson



De la maquette à la tapisserie : Toute une chaîne de métiers

La tapisserie d'Aubusson, c'est toute une chaîne de métiers bien vivante à Aubusson aujourd'hui, avec :
Des producteurs, filateurs et teinturiers d'une laine recueillie sur les moutons de Creuse et d'ailleurs. Une vingtaine d'ateliers, trois manufactures, des peintres, des cartonniers, des galeries, tout un savoir-faire qui s'exécute au regard des plus curieux. Un musée, l'une des huit écoles nationales d'arts, un atelier du Mobilier national, des comités de professionnels et des expositions tout au long de l'année. La naissance d'une tapisserie ou d'un tapis ras d'Aubusson relève d'un enchaînement d'étapes qui correspondent à des métiers clairement identifiés.

LES PRODUCTEURS ET FILATEURS DE LAINE... L'apport de la matière première La tapisserie d'Aubusson, est née de l'habileté des artisans à transformer la riche toison des moutons en un fi de laine coloré et résistant. Matière première vivante, ces laines sont huilées et lavées dans l'eau de la Creuse, réputée particulièrement pure, avant d'être cardées, filées retordues. II faut près de trois jours et sept opérations au filateur pour transformer un kilogramme de laine brute en fil double d'une longueur d'un kilomètre. Et c'est ce fil qui deviendra, sous les doigts du lissier, trame puis tapisserie.

L'ARTISTE OU LE PEINTRE-CARTONNIER... La naissance du modèle sous forme de maquette et carton La création du motif de la tapisserie est le plus souvent dévolue à un peintre, mais elle peut tout aussi bien être l'oeuvre d'un sculpteur, d'un graphiste, d'un désigner... Exécuté sur toile ou papier, à l'huile, à la gouache ou par numérotation des couleurs, le carton présente le modèle en version inversée, dans le format final de l'oeuvre.

LE PEINTRE-CARTONNIER ET L'ARTISAN LISSIER... Dans le droit fil de l'oeuvre tissée Le créateur et l'artisan lissier conjuguent leurs approches pour déterminer la structure de la tapisserie : choix de matières (coton pour la chaîne, laine, soie, fils d'argent voire d'or pour la trame), grosseur et espacement des fils de chaine sont autant d'éléments qui personnaliseront l'oeuvre à travers sa finesse ou ses reliefs.

LE TEINTURIER... Donner vie aux laines par l'échantillonnage et la teinture Si les couleurs nécessaires ne figurent pas dans le magasin d'assortiment, elles doivent être créées par les teinturiers. Les laines sont alors immergées pendant plus de trois heures dans un bain d'eau à 95°, additionné de colorants. On obtient la couleur désirée par un apport successif de couleurs primaires sous forme de poudre ; cette opération s'effectue à l'oeil. Le travail à la main permet de contrôler leur fixation progressive.

LE LISSIER... Maître d'une technique forgée par l'agilité des doigts, le sens de l'observation, la maîtrise de la décision En suivant le modèle du carton, la tapisserie d'Aubusson est le résultat de l'entrecroisement de deux éléments : la chaîne et la trame. La chaîne est une nappe de fils de coton ou de laine fortement tendue ; la trame est composée généralement de fils de laine enroulés autour de petites navettes, les flûtes. Ces flûtes sont passées entre les fils de la chaîne, séparés en fils pairs et impairs à l'aide de petites bouclettes appelées lisses, d'où le nom du lissier. En fin de tissage, la tradition aubussonnaise consacre en événement la phase de découverte réelle de l'oeuvre tissée, la "tombée de métier" (rupture des fils de chaîne). Viennent alors les dernières finitions de détail.

TAPISSERIE D'AUBUSSON ET AUTHENTICITEA ce stade de finition, on peut voir tissés, sur l'endroit la signature de l'artiste et la marque de l'atelier et, sur l'envers, le numéro de l'exemplaire. En plus de ces éléments tissés, la tapisserie est munie d'un bolduc (certificat) cousu au dos, revêtu du nom de l'atelier, de celui de l'auteur du carton et de sa signature, de la date d'exécution de la tapisserie, ainsi que de son format, de son titre et de son numéro de tissage. L'édition d'une tapisserie ne peut dépasser huit exemplaires, dont deux sont réservés à l'auteur.

LA RESTAURATION... Entretien et réparation des textiles
Le métier de restaurateur-conservateur est une spécialité à part entière, au carrefour du savoir-faire et de la connaissance scientifique.Deux techniques sont utilisées:la restauration : procédé de travail qui rétablit l'oeuvre dans son aspect d'origine.La conservation : ensemble d'opérations destinées à la préservation de l'oeuvre en l'état. II existe actuellement à Aubusson des manufactures, plusieurs ateliers privés spécialisés et un atelier d'Etat entièrement voués à la restauration-conservation de tapissenes.

Anecdote





Tapis et revêtements de plancher offerts par Simpson en 1907.
Catalogue de Simpson, automne-hiver 1907-1908, p. 143.
© Compagnie de la Baie d'Hudson, utilisation autorisée


J'aime l'histoire. Et le Tapis d'Orient fait parti de l'histoire du monde. Voici un court extrait du merveilleux article publié sur le site Civilisations.CA

"Quand, à la fin du dix-neuvième siècle, les tapis d'Orient gagnèrent en popularité, les grands magasins furent parmi les premiers détaillants au Canada à conserver ces articles dans leur inventaire. Chez Eaton et Simpson, ces tapis, tissés à la main, furent d'abord placés dans le rayon qui comprenait les revêtements de planchers, faits à la machine. Puis, ils constituèrent un rayon spécialisé et figurèrent régulièrement dans les catalogues. Comme chaque tapis était une œuvre d'art plus ou moins unique, les catalogues n'en détaillaient pas tout le stock. Les clients qui désiraient s'en procurer un devaient alors écrire au magasin pour obtenir des renseignements supplémentaires. C'est ce qu'indiquait cet avis, tiré du catalogue automne-hiver de Simpson en 1907.

Par ailleurs, c'était une pratique courante, pour les grands magasins et les marchands spécialisés, de poster, dans un seul envoi, plusieurs tapis d'Orient à leurs clients. Ces derniers choisissaient celui qu'ils désiraient et retournaient les autres. Ainsi, les gens qui vivaient à l'extérieur des grandes villes canadiennes pouvaient-ils choisir parmi plusieurs modèles."

Extrait de l'article Des tapis d'Orient par la poste / Texte de Neil Brochu
Site de référence : http://www.civilization.ca/cpm/catalog/cat2107f.html#010

Le Tapis d'Orient en quelques mots




Les tapis constituent les premiers revêtements de sol fabriqués. Leur origine remonte à la même époque que les premiers vêtements. Ils sont la plupart du temps en laine (de mouton) et plus rarement en soie. Le coton et le chanvre sont aussi utilisés notamment pour réaliser la chaîne et la trame du tapis (structure du tapis).

Les tapis les plus réputés sont ceux que l'on appelle couramment les « tapis d'Orient ». Ils proviennent essentiellement d'Iran (voir à ce sujet l'article Tapis persan), de Turquie, du Caucase, de Chine, d'Inde et du Pakistan. Cette énumération n'est pas exhaustive puisqu'on en trouve aussi dans les Amériques et qu'on en réalisait aussi autrefois en Europe, avant la révolution industrielle du XIXe siècle.